vendredi 8 mai 2009
ROUTE KAOLACK- NDOFFANE: Un véritable parcours du combattant
Habits empoussiérés, visages rougis par la latérite comme une personne se maquillant pour un carnaval. Des mouchoirs de tête qui ensevelissent le visage avec une petite ouverture aux yeux. Ce décor décrit le calvaire que vivent les passagers qui prennent la route Kaolack-Ndoffane. Ce trajet est depuis plus d’une année en chantier. Mais, au niveau d’une déviation de trente kilomètres, c’est une route sablonneuse qui a remplacé l’ancienne route truffée de gros trous de Kaolack à Nioro du Rip. Ainsi, de la sortie de Kaolack , juste après le poste de contrôle de la Douane, c’est le tohu-bohu dans presque tous les cars de transport en commun qui prennent cette route. Les passagers s’activent pour chercher un mouchoir « kleenex », un foulard, une casquette ou tout simplement un pan de pagne pour se cacher le visage et le nez. Après cela, c’est la poussière qui s’invite dans les cars et mini cars malgré la fermeture des fenêtres déjà usées. La poussière de latérite provenant des chantiers devient comme une peinture sur les visages, les mains, les pieds des passagers. Les villages de Koutal à Thiawandou en passant par Santhie Boutou , Mbadiène et Keur Kaba ne sont plus visibles si on passe par la déviation. Cette situation est décriée par un passager habitant le village peul Thiawandou. Ibou Bâ témoigne « on peut dépasser notre village sans s’en rendre compte car la voiture passe dans la forêt ». « Cela nous arrive plusieurs fois de descendre à Mbadiène et de marcher des kilomètres pour revenir. Imaginez si c’est la nuit. Il y a des problèmes de sécurité » fustige t-il. Hormis ce problème, les populations des ces localités ne sont pas d’avis sur la manière dont les travaux sont effectués. Pour un chauffeur «la société qui construit cette route devait procéder étape par étape au lieu de commencer sur une superficie de trente kilomètres sans verser un seul kilogramme de goudron ».« il n y a aucun aménagement, ils n’ont pas versé de pierres et ils n’arrosent pas la déviation pour alléger la souffrance des chauffeurs et des passagers qu’on transporte » a décrié,un chauffeur de la localité. En plus de tous ces couacs, des histoires sont souvent notés avec la société de construction. Car, selon Ndiaga un apprenti chauffeur « si vous foncez dans la route sablonneuse et que vous montez sur la route en construction, ce sont souvent de houleuses disputes qui se déclenchent entre les ouvriers et les chauffeurs ».Un autre apprenti d’ajouter que « parfois les ouvriers font rebrousser chemin car c’est interdit de prendre la route en construction ». Ce calvaire que vivent les populations des villages environnants de la région naturelle de Kaolack sur la route principale se poursuit jusqu’au début de la frontière avec la Gambie au pont Keur Ayib. Chauffeurs et passagers vont devoir prendre leur mal en patience
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire